Les
critiques américains s'en donnent à cœur joie : so-so,
pas assez sérieux pour une ouverture de saison du Met, mise en scène
trop traditionnelle, jeu outré des chanteurs, mauvaise association
Netrebko – Polenzani. Les mêmes qui ont crié au scandale lors
d'une Sonnambula
transposée dans une salle de répétition par Mary Zimmerman en
2009. Certes c'est une mise en scène classique, avec tableaux à la
Watteau et faux blés sur roulettes traînés par des figurants pour
compléter un champ trop clairsemé.
Dulcamara (© Sara Krulwich) |
Mais
il y a cet hénaurme Dulcamara (Ambrogio Maestri) flanqué de ses
sbires à la Tim Burton, parfait de buffa et de diction dans
son air de liste et qui s'empiffre de spaghettis … avé les
doigts.
Belcore (© Ken Howard) |
Mais
il y a ce Belcore Don Giovanni (Marius Kwiecien) – à moins que ce
ne soit l'inverse - -dont
la testostérone fait des ravages par le jabot ouvert.
Mais
il y a ce Nemorino poète (Matthew Polenzani), tourmenté comme un
Werther, dont les yeux bleus à l'imperceptible coquetterie ajoutent
un charme désarmant à ce splendide Una furtiva lagrima,
sensible, nuancé, sincère, aux exquises dernières notes.
Mais
il y a ces petits incidents, rouge à lèvres débordant d'un baiser trop fougueux et transpirant, cheveux collés sur la joue, que le
partenaire tente de réparer dans la complicité du jeu.
Qu'importe
le flacon, pourvu qu'on ait l'élixir !
Metropolitan Opera, Live in HD, 13 octobre 2012
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