samedi 27 octobre 2012

L'Elisir d'Amore : qu'importe le flacon...


Les critiques américains s'en donnent à cœur joie : so-so, pas assez sérieux pour une ouverture de saison du Met, mise en scène trop traditionnelle, jeu outré des chanteurs, mauvaise association Netrebko – Polenzani. Les mêmes qui ont crié au scandale lors d'une Sonnambula transposée dans une salle de répétition par Mary Zimmerman en 2009. Certes c'est une mise en scène classique, avec tableaux à la Watteau et faux blés sur roulettes traînés par des figurants pour compléter un champ trop clairsemé.

Dulcamara (© Sara Krulwich)


Mais il y a cet hénaurme Dulcamara (Ambrogio Maestri) flanqué de ses sbires à la Tim Burton, parfait de buffa et de diction dans son air de liste et qui s'empiffre de spaghettis … avé les doigts.






Belcore (© Ken Howard)






Mais il y a ce Belcore Don Giovanni (Marius Kwiecien) – à moins que ce ne soit l'inverse -  -dont la testostérone fait des ravages par le jabot ouvert.











Mais il y a ce Nemorino poète (Matthew Polenzani), tourmenté comme un Werther, dont les yeux bleus à l'imperceptible coquetterie ajoutent un charme désarmant à ce splendide Una furtiva lagrima, sensible, nuancé, sincère, aux exquises dernières notes.

Mais il y a ces petits incidents, rouge à lèvres débordant d'un baiser trop fougueux et transpirant, cheveux collés sur la joue, que le partenaire tente de réparer dans la complicité du jeu.

Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'élixir !

Metropolitan Opera, Live in HD, 13 octobre 2012

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