Où
est donc la pétillante Vie parisienne proposée par Laurent
Pelly et Agathe Mélinand en 2009, son intelligence, sa richesse, où
sont les chorégraphies pertinentes et impertinentes de Laura Scozzi
?
À
Sparte on déambule devant un grand escalier et des esquisses d'ordre
ionique. À l'avant-scène des
esclaves se battent mollement, des danseurs dansent : l'antique a
peur du vide. Le Tonnerre et quelques citoyens, n'ayant rien
d'autre à faire, ne cessent de réajuster leur tunique, chiffon mal
taillé qui a une fâcheuse tendance à dégringoler. Calchas perd
son couvre-chef, mauvais signe. L'époux de la reine est coiffé
d'antennes de pou. À Nauplie on sera toujours en tunique et sandales
parmi cabines de bain et sièges de cinéma deauvillais. Heureux qui,
comme Ulysse, a fait un grand voyage dans le temps sans changer sa
guenille.
Les
dialogues remaniés sont pauvres, sans entrain, le bouffe tombe à
plat, Oreste joue faux. Seule l'allusion à Carmen (Oui
nous avons besoin de vous – De nous – De vous) fait sourire
le connaisseur. Ce théâtre sans théâtre ennuie.
Mais
il y a la magnifique sonorité de l'orchestre et la direction subtile
de Jean-Marie Zeitouni, qui articule avec ses chanteurs, et veille à
ce qu'il ne soient jamais couverts. La puissance et la cohérence des
chœurs. Un charmant et vaillant Pâris (Antonio Figueroa) qui hélas
pèche dans quelques aigus du Mont Ida et est écrasé par sa
partenaire dans le duo gounodien de l'acte II. Et surtout une belle
Hélène (Gaëlle Arquez), voix chaude et ronde, diction parfaite,
actrice accomplie, qui efface le
bouffe facile et donne de l'opéra.
Photo
©
Patrice Nin
Théâtre
du Capitole, 30 décembre 2012
pas de théâtre dans cette production qui ressemble à une mauvaise pièce de boulevard des 70's ! Offenbach mérite mieux que ce machin ringard... Heureusement que les interprètes sauvent le spectacle du naufrage : l'Orchestre et le chef étaient exceptionnels le soir de la première, et les chanteurs livrés à eux-mêmes sont pourtant à la fois d'excellents comédiens et de grands chanteurs... Rendez-nous Laurent Pelly !
RépondreSupprimer