La
reprise de la mise en scène de David McVicar n'est plus qu'une
gesticulation bien fade, ambiguïtés, politiquement incorrect et
symboles ont été gommés. Tito et Sesto restent désormais à bonne
distance l'un de l'autre, plus d’étreinte passionnée, plus
d'ultime baiser refusé. En revanche le même Sesto cherche à
enlacer et embrasser Vittelia à tout bout de champ et de chant. La
complexité du dilemme ne s'exprime qu'à grands effets de parapheur
violemment jeté à terre. Mais les ninja romains sont
toujours là et toujours assidus dans leur pratique des kata
en nito avec kiai et mines menaçantes. Et Vitellia est
toujours fagotée.
Titus
Flavius Sabinus Vespasianus
Argent,
Cornaline
Bustes
des douze Césars
XVIe
siècle
Musée du Louvre
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Ces
dames en pantalon, le Sesto de Rachel Frenkel et l'Annio de
Julie Boulianne sont magnifiques. Inga Kalna a toutes les notes, et
en particulier les terribles graves et d'émouvants piani, de
Vittelia, mais pousse la puissance des aigus jusqu'au désagréable.
Le Tito de Jeremy Ovenden inquiète au début avec une sorte de
prudence et des fins de phrases comme évitées, mais convainc dans
son air de dilemme. Le petit rôle de Servilia est admirablement tenu
par Sabina Puértolas et Publio fait découvrir le talent d'Aimery
Lefèvre dans la noiceur et l'extrême grave. C'est le sourire
d'Attilio Cremonesi qui dirige très attentivement, chœur et
orchestre surélevé parfaits, sublime cor de basset. Et on a
l'immense plaisir de pouvoir, jusqu'au dernier rappel, applaudir les
musiciens heureusement prisonniers de leur fosse.
Capitole, 24 juin 2018
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